Association Anjou-Madagascar: Vendredi 20 Octobre : Laimbolo au quotidien

Après une bonne et longue nuit de repos, je suis réveillé par les bassecours d’alentour, il est 5h30, le soleil est levé et il y a déjà de l’agitation dans la maison. Je m’habille et prépare mon intervention de français, deux nouvelles comptines et des choix de lecture. Je vais aussi proposer un exercice que je prévois de filmer. Petit déj, puis une petite promenade au bout du hameau pour voir la borne fontaine N°6. Coin des plus pauvres. Le robinet est cassé. J’en parle à Manitra, le chef de borne n’a pas prévenu… mais après mon passage il prévient le technicien et ce soir c’est réparé. Eficacité de l’équipe, comment faire pour que d’autres, pas si loin que ça, s’en inspire !

Nous partons pour l’école, ils sont moins nombreux qu’hier : ce matin a lieu l’enterrement d’un garçonnet de 5 ans décédé de maladie, et beaucoup d’enseignants assistent à l’enterrement. Le reste du groupe travaille bien et préfère travailler jusqu’à 13h pour être libéré l’après midi. Donc on fait ça. On sort dans la cour pour nommer objets et plantes en français, je leur dis que faire des élèves actifs est utile pédagogiquement, je parle aussi de chasse au trésor en français (possible aussi en malgache).Le dernier exercice consiste à préparer par deux, des interviews en français, et je les filme. Préparation intense et fort sympathique à regarder, mais il faut aussi que je prépare aussi mon « studio » dans un coin de la classe, c’est agréable. Quand ils s’en vont, le groupe de filles reste pour enregistrer les airs des comptines sur un téléphone, rigolo. Repas puis sieste. Vers 15h nous ressortons voir l’infirmière, Aintra, pour réaliser l’interview que je voulais faire, elle est spontanée, souriante et parle un excellent français, voilà quelqu’un de motivé ! Retour vers la borne 6 où on apprend la nouvelle de la réparation et où on discute avec les habitants. Manitra traduit car ici personne ne parle le français, mais c’est joyeux et chaleureux avec des tas de remerciements pour Anjou Madagascar. Franchement ça fait du bien d’entendre ça des plus pauvres ! C’est bien principalement pour eux qu’on fait tout ça ! Ils n’ont pas vu de vaza depuis un an ! Manitra me dit aussi : « ils te voient toi, mais jamais un député, un délégué de district n’est monté jusqu’ici, eux ils ne savent pas que Laimbolo existe ! ». Voilà aussi (si on ne le savait pas !) pourquoi il faut continuer d’arpenter le terrain... Bonne nuit

Dans la lumière du matin, la montagne vue du balcon de chez Manitra

La petite Idéale (c'est son prénom), hésite à venir me saluer

Autre vue prise du balcon

Ce garçon va faire le plein à la borne 6, à moins de 40 m de sa maison

Vue au sud depuis la borne 6, quelques unes des rizières (il y en a peu ici)

La borne 6. La dame va mettre de l'ordre près des oies...

Belle astuce, au bout de l'écoulement de la borne les voisins ont croisé une mini mare pour oies et canards.

Ici les cultures en terrasse demandent beaucoup d'énergie

Je l'intrigue visiblement !

Lui par contre pas du tout !

Dans ce coin là, les enfants ne vont pas tous à l'école faute de pouvoir payer l'écolage

Cette jeune femme s'est arrêtée et me montre, faute de pouvoir me l'expliquer en français, la soubique (panier) qui contient des graines de maïs, celle du dessous, plus grande contient du compost

Une des 10 épiceries de Laimbolo, ravitaillée depuis Antsirabe (40 km) puis Sahanivotry (8km) d'où tout est monté à dos d'homme (ou de femme), évidemment les choses sont un peu plus chères.

Une des institutrices s'arrête pour y acheter de l'huile versée à la mesure. Elle emmène son bébé de 10 mois avec elle en classe où elle l'allaite très naturellement.