Association Anjou-Madagascar

Il fait beau à 6h quand j’ouvre les portes métalliques qui donnent sur ma télé : le point de vue sur la descente devant le gîte sur fond de montagne. Toujours de l’activité sur cette chaîne unique de télé réalité. Je m’aperçois de l’activité des charbonniers qui descendent chargés à bloc. Je décide d’aller les voir un peu plus haut. Nonnie m’accompagne comme traductrice. Mon arrivée intrigue mais deux cyclistes se rappellent de moi et ça part en blagues que me traduit Nonnie. C’est très sympa et je peux prendre en vidéo et photo sans souci aucun sinon une certaine fierté que je m’intéresse à eux. Voahangy m’apprend que ces cyclistes sont pour la plupart des charbonniers qui ont décidé de récupérer ainsi les quelques aryaris de la livraison. Le petit déj refroidit alors il faut rentrer sous les moqueries affectueuses sur le Dadabe (grand père) photographe. Beau moment.

Vers 9h30 c’est Jonah qui arrive avec le tricycle pour emmener Vola et moi aux fiançailles d’une des filles de Jonah dans sa maison située au nord ouest de Manandona. Route chaotique malgré le soin pris par le conducteur. Nous voilà rendus. Je suis le seul vahza bien sûr...Les préparatifs vont bon train, la cuisine, la déco, la sono etc. Le fiancé et sa famille viennent de la banlieue de Tana. Ils sont partis à 4h du matin, mais les heures passent et toujours personne en vue. Les téléphones rassurent mais tout de même ! Ce n’est qu’à 14 h qu’ils arrivent bien fatigués. Les deux familles s’installent face à face sous la tente et le kabary peut commencer. Joute oratoire par conteur interposé pour vanter les mérites de l’un et de l’autre, de faire des cadeaux pour demander la belle (autrefois en zébus, maintenant en argent). Sur les 3 orateurs, un est drôle les autres moins. Je ne cause pas le malgache alors je rate beaucoup de choses dans ces palabres de demande de main de famille à famille. Jusqu’à présent la fiancée était cachée et ne pouvait entendre ce qu’on disait. Cette tradition a des relents un peu machiste, non ? Le fiancé va donc à la recherche de sa fiancée cachée dans la maison. Il la trouve (ouf!) et ils viennent sous la tente. Nouvelle joute pour les anneaux et on commence le repas. Crudités puis riz avec un ragoût de porc délicieux (valait mieux puisque c’est moi qui ait fait l’avance pour l’achat du cochon avec retenue de salaire à venir…). Le vent se lève et la pluie menace. Il est près de 17 h alors le repas sitôt fini, tout le monde repart. Cet espèce de théâtre permet aux familles de se voir pour la première fois et aux fiancés d’être officiellement reconnus comme un couple légitime avant le mariage à la mairie puis à l’église. Un 4x4 nous ramène au bourg de Manandona puis filera vers Antsirabe pour Vola… Le taxi loué de Tana nest pas d'arriver à la capitale ! Vers 18h c’est Philibert qui vient pour que nous allions au CSB2 pour donner le reste des pansements, bandes etc. On est superbement accueillis par la sage femme Aintra et ses stagiaires. Les jeunes parlent un français étonnant et la conversation est très riche. Vers 19 h 30 retour au gîte, repas avec Voahangy et ses enfants et blog pour vous raconter cette nouvelle connaissance culturelle passionnante.