mercredi 26 octobre 2022

A nous Sahanivotry !

 Ce coup ci ça y est, Manitra est bien au rendez-vous à 8 heures avec son véhicule mini bus tout blanc. En quelques km et en évitant soigneusement les dégâts de la route (quand même l’entretien c’est pas infaisable, non?) nous voici rendus dans la cour de la mairie pour notre première réunion de la journée. 

Nous entrons dans la commune de Sahanivotry

le village est coupé en deux par la route nationale 7 et la rivière Manandona

Dans le bureau de Raymond avec Joseph et Manitra

La bibliothèque du village

Les outils des associations pilotes de ce projet

François explique quelques principes du partage des outils et de leur entretien

Le public est très attentif

Cadeaux : 2 poules, 5 ananas, 2 courgettes. Merci beaucoup !

On commence par un bref moment dans le bureau du Maire, Raymond tout joyeux de nous accueillir. On descend d’un étage et nous voici devant une salle très remplie et très attentive. Ce sont les membres des associations qui ont été choisies pour expérimenter les kits collectifs agricoles : une charrue, une brouette, deux ou trois sarcleuses et une herse. Joseph explique longuement les contraintes de cette mise à disposition, du paiement des usages pour les réparations etc etc. Ensuite ils posent pas mal de questions puis passent au vote des conditions discutées. Unanimité. Pour remercier AM de cette générosité on nous offre 2 poules vivantes, 2 courgettes et 5 ananas bien mûrs ! (mais pas de raton laveur…). Je les remercie chaleureusement… malgré cet encombrant et sonore cadeau. Nous sortons au soleil et chaque association vient chercher son matériel, on voit tout de suite les experts qui décèlent du premier coup d’œil les petits défauts de fabrication. Les brouettes viennent d’Antsirabe mais le reste est de fabrication locale comme nous le souhaitions. Il y a quelques défauts, tout de suite signalés. Après quelques minutes chaque groupe part avec son lot d’outils et les yeux qui brillent. On fera rapidement un bilan d’usage. Nous déjeunons Raymond, Joseph, Manitra, François et moi dans la salle de la mairie. Simple et bon. 

La répartition des outils

L'ancienne directrice (maintenant à la retraite) de l'école de Maromanana, impliquée dans une des associations

Joseph fait signer des reçus aux responsables

Sur la place on discute encore

Tout s'arrange et on s'apprête à partir

Chapeau obligatoire !

Allez, en route !

Repas très tranquille après la réunion

Nous nous arrêtons chez Gertrude, il y a son petit fils, les travaux sont plutôt médiocres et pas finis, c’est assez décevant. Comment faire avancer les choses sérieusement ? Manque de maître d’œuvre compétant ?

Après le déjeuner on file vers Ambohimanarivo lieu de notre prochaine adduction d’eau dans la commune de Sahanivotry. Très gros et très coûteux projet : 73 000 € étalés sur deux ans 2023 et 2024. C’est aussi un réseau très technique où Gilles et Sitraka ont réussi à résoudre toutes les difficultés. Nous garons le véhicule, nous nous déchaussons et traversons la Manandona à gué, et l’eau ne nous arrive pas au mollet. Nous avons rendez-vous dans la cour de l’école primaire publique (EPP) après avoir emprunté la belle et efficace passerelle en béton que nous avons financée. Il n’y a pas grand monde d’arrivé. Cela nous donne le temps de regarder l’état de la pompe à main que Claudie et moi avions fait installer dans le puits de l’école. Ne marche pas. Depuis quand ? Deux ans. Mais personne n’a signalé la panne à personne, donc c’est en panne, alors on fait plonger un seau par une mauvaise trappe cachée par un simple bout de tôle. Quelle irresponsabilité dans une cour d’école en plus. Je m’énerve un peu et François prend la relève en expliquant qu’il faut démonter et que ce ne sont peut-être que les joints… mais qu’il faut faire quelque chose ! Crispant. Le temps passe et les gens arrivent petit à petit (plus fort que le quart d’heure angevin, l’heure malgache), au bout d’un moment on commence : discours du chef de fokontany, discours du maire, puis c’est mon tour. Manitra racontera plus tard son expérience avec le réseau de Laimbolo. S’ensuivent les explications de fonctionnement d’un réseau, les obligations des uns et des autres, les tarifs etc etc. Sur ce réseau complexe, aucun opposant ne s’est manifesté, ce sera plus facile pour tout le monde. Le ciel qui s’était couvert gronde de plus en plus, les éclairs illuminent la salle et l’orage éclate de toutes ses forces. Les tôles répercutent le bruit des gouttes énormes et on ne s’entend plus du tout, ce qui nous donne une idée du travail des instits pendant la saison des pluies ! Le déluge tropical dure pas mal de temps, à la première accalmie tout le monde rentre chez soi non sans nous avoir remercié après un vote d’engagement. Nous on reste prendre un café offert par la directrice… et la pluie revient. Plus question de monter à Laimbolo en moto après ce qui est tombé, ce serait la chute assurée. Le 4X4 contacté ne répond pas, alors nous reprenons la route de Manandona après avoir retraversé la rivière à pied pas sec du tout. Au gîte Voahangy nous improvise un dîner sympathique. On va en plus pouvoir prendre une douche bien chaude !

Des jeunes filles sont allées ramasser du bois sur la rive Est

La grande traversée, attention de ne pas glisser !

Traversée en toute tranquillité sur la passerelle en béton

Le massif de bougainvilliers est toujours là, et bien fleuri.

Cette passerelle résiste aux crues de la saison des pluies

Là aussi les foyers économiseurs de bois sont nombreux

Tous les matériaux de cette prétentieuse maison sont venus d'Antsirabe, déposés sur le bas côté de la route, ils ont traversé à dos d'homme les 500 m jusqu'au terrain et traversé la rivière ! Ni eau, ni électricité, ni route pour y aller...

La pompe en panne depuis deux ans...

On attend les retardataires, le temps se couvre.

Les enfants jouent aux billes,

au ballon prisonnier et...

à l'élastique.

Nous rentrons dans la salle de classe

Tout le monde est très sérieux

et attentif aux propos de Raymond et du chef fokontany

Presque tout le monde est là maintenant, c'est bien

Même au fond on écoute !

Et le déluge très sonore a démarré pendant plus d'une demi heure

Moi, j'en ai un peu marre ...

A la première accalmie tout le monde s'en va

Mais ça recommence, et quelles gouttes !

Les paysans sont si heureux de cette pluie qu'ils ne s'intéressent pas trop à nos soucis routiers.