Allons au lycée de Manandona et Vinaninkarena, le retour ?

 Ce matin nous avons rendez-vous avec Hajatiana, le Maire, pour qu’il nous explique les arcanes du financement du lycée. Peu importe, nous avons toujours des interlocuteurs !

 Philibert arrive avec Augustin et nous parlons des réseaux d’eau et du manque de contrôle des bornes.

Histoires d'eau, d'entretien et de maintenance !

 On finit par définir un protocole d’inspection qui devra être précédé (cela fait 4 ans que c’était demandé!) du numérotage visible des bornes sur tous les réseaux.

Le dossier de construction du lycée

Le Maire arrive avec un peu de retard et un épais dossier sous le bras. Je lui demande si je peux l’enregistrer. Il commence par nous remettre le reçu tant de fois demandé et jamais reçu. Il est bien conforme. 

Le fameux reçu réclamé tant de fois.

Je demande le budget global qui se monte sur le dossier à 85 000 000 Ar. Ils ont réussi à en financer AM compris (env 7 400 000 Ar) à peu près une vingtaine de millions pour être capables d’ouvrir une classe de seconde (52 élèves) et l’autre de première (53 élèves), vous pouvez vous amuser à les compter ! Nous passons alors aux factures qui, additionnées correspondent aux frais des devis. De toutes façons il n’y avait pas d’autres factures dans son dossier. Ont-elles servi de justificatif pour plusieurs donateurs ou organismes ? on ne peut en aucun cas l’affirmer. Rappelons-nous que parfois Henry présentait le même dossier à plusieurs donateurs… Bien délicat de reprocher ce que nous fîmes ! Nous redemanderons le dossier pour photographier d’autres pièces afin d’essayer d’éliminer tout soupçon de détournement.

Nous partons vers le lycée, le bâtiment ceint d’un bandeau orange (parce que c’est beau, pas parce que c’est la couleur du parti présidentiel) se situe dans un site remarquable. L’équipe enseignante présente nous accueille, notamment un prof de philo que je connaissais déjà au lycée de Sahanivotry. Nous apprenons ainsi que le lycée n’est reconnu que comme une annexe de celui de Sahanivotry. Le personnel présent sont des FRAM payés ici 50 000 Ar (12 €) par mois avec pour espoir et ambition de pouvoir être embauchés à plus ou moins long terme comme titulaires. Héroïques ! Il n’y a pas d’eau, le puits est à sec depuis plusieurs mois. La borne fontaine la plus proche est à 200 m chez Philibert sur le réseau Suaray, déjà en faiblesse. La qualité de fabrication est assez faible (menuiseries sans vitres) charpente moyenne. Le volivage n’est fait que sur un demi plafond et la troisième n’en est qu’à l’ébauche. Pas de bureau de directeur prévu. Évidemment pas d’électricité alors pour les expériences du programme de terminale, c’est pas gagné, quand à la bureautique… Bref, ils ne sont pas sortis de l’auberge.

La moisson de l'orge est commencée...

Quel paysage sublime !

C'est bien orange en effet !

Le logo du lycée à coudre sur les blouses

La ferme centrale est assez approximative

Là il reste tant à faire !

Il y a des tables bancs dans les deux salles (2 ou 3 places). 

La classe de seconde

La classe de première

A l’extérieur des toilettes que nous avons financées mais qui portent la plaque d’une autre association (Association Laronde Koly, spécialisée dans des projets de réinsertion des jeunes, comme le nom du jeune lié à ce projet), qui l’a aussi financé « Don de ... ». Les deux toilettes sont des toilettes sur fosse perdue (à l’arrière une pissotière garçons) c’est à dire que dans une année elles risquent d’être inutilisables. Une des deux est « réservée » aux enseignants. Quand à l’hygiène des filles, rien de rien. Désolant. Nous rentrons et François lui parle des rumeurs de détournements le concernant, il nous jure ses grands dieux que jamais il ne ferait ça à ses concitoyens …

Au premier coup d'œil, tout va bien 

Normalement ces toilettes sont financées autrement qu'avec AM ((photo FM)

Le pissoir sans eau au dos du bâtiment (photo FM)

La porte ouverte pour les élèves, l'autre est cadenacée

Le puits est à sec depuis des mois...

L'équipe formidable présente au lycée lors de notre visite

En rentrant nous avons (encore) un bon repas qui nous attend, cela change nos idées.

Des vaches drôlement encornées

et de beaux zébus

Nouvelle et belle construction avec vue imprenable sur la plaine

Il paraît qu'il faut demander la clé au CSB2. On essaiera !

Encore une belle invention de Voahangy, cherchez donc la composition ?

Nous enchaînons les coups de fil pour de nouveaux rendez-vous : l’Alliance Française demain, la direction régionale de l’agriculture la semaine prochaine etc etc. Comme si on aimait tellement ça !

Félicien et son "neveu" en pleine discussion (photo FM)

Vers 16 h avec un peu de retard dû à un véhicule récalcitrant arrive Félicien et son neveu d’adoption (à la mode malgache, c’est à dire qu’il lui a proposé d’être son oncle alors qu’il n’est pas de la famille). Félicien est le Président du Conseil Communal de Vinaninkarena. Le maire est toujours Stephanoël avec qui nous travaillions il y a une dizaine d’années (écoles et toilettes, déjà). Ils s’entendent bien pour gouverner la commune. Félicien est un ancien militaire au français truculent né en 1952 il se rappelle encore d’avoir appris « nos ancêtres les gaulois »… ils nous présentent différents projets, et je pense que nous pourrions étudier celui d’un centre culturel dès qu’ils auront constitué un dossier. Son neveu semble avoir plein d’idées pour ce type de projet. Les autres c’est réseau d’eau à réparer et construction d’un … lycée. En tout cas ce fut un moment revigorant avec de la bonne humeur et des perspectives de nouvelles relations.

Plus le temps de la balade du soir ! C’est le repas puis discussion avec Voahangy sur les sorciers locaux. Douche aux feuilles de ravinsar infusées pour lutter contre de petits signes de trachéite ou approchant… ça au moins, ça marche !

Ah, j’oubliais on a sorti de nos valises les livres qui ont maintenant trouvé place sur les étagères vides. Misa devrait passer nous voir demain de retour de Tana, cela lui fera une surprise.

Remplir à nouveau des rayonnages avec des livres...