vendredi 27 octobre 2023

Vendredi 27 octobre : Une vraie journée de bureaucrate !

J’ai largement laissé passer les cloches de 6h cd matin, pas de nécessaires déplacements mais des coups de fil à donner, des rencontres au bureau etc etc. Cela commence par un coup de fil à la directrice régionale de l’agriculture que j’avais rencontrée l’an passé. Le téléphone était le bon mais entre temps elle a été nommée à Antananarivo à la direction nationale. Jeune femme très brillante c’est assez logique que ses chefs veulent utiliser ses compétences, nous papotons un moment (elle trouve que l’histoire du titre du diocèse est probablement contestable...)puis elle me donne le numéro de celle qui l’a remplacée Mme Lizi dans son poste à Antsirabe pour la région du Vakinankaratra. Elle me précise qu’elle la connaît et qu’elle partage ses idées sur la nécessaire évolution des pratiques des fonctionnaires. Étonnant !Après quelques tentatives j’arrive à la joindre. Français fluide des hauts fonctionnaires et abord sympathique. Je lui décris la situation du gîte et du sol revendiqué par le diocèse. Déjà alertée par Philibert elle a déjà alerté ses services pour remonter dans les archives de 40 ans pour tenter de dégoter des traces de cette revendication foncière et elle me dit que 40 ans plus tard cette revendication titrée risque fort d’être contestée par le Ministère. Pas étonnant que le diocèse ait « oublié » (malgré ma recommandation expresse) de les prévenir… A suivre donc. Arrive ensuite Viviane la documentaliste du CEG de Manandona, personnage un peu trouble. Je coupe court à d’éventuelles demandes en parlant du conteneur qui vogue sur les flots, ho ho ho chargé de beaux livres. Maefa est passé aussi, je le mets au courant de la discussion d’hier avec la direction régionale de l’eau (décidément je finis avec les autorités!). Il est un peu surpris et a du mal à comprendre mon français. Cela me sert de prétexte pour demander une refonte complète de la gestion de l’eau sur le modèle de Laimbolo. Je marche un peu et repas, suivi d’une courte sieste… De 14h à 17h je passe l’après midi avec Vola pour évoquer tous les sujets qui nous concernent, ceux qui fâchent, ceux qui vont bien aussi. Dans les premiers les jardins JVF et les sites vitrines ou même de simple travail à Manandona. Le Maire a bien fait supprimer le jardin du CFP, vitrine et les vols de clôture et de bidons ont achevé la mise à mort. C’est dans le jardin ex plantes médicinales que les TP du CFP auront désormais lieu. Plus que 5 jardiniers sur Manandona sur les 22 au démarrage… A Sahanivotry il ya encore 80 jardinières en plusieurs groupes de femmes qui peinent aussi surtout au niveau des semences, je donne 20000 Ar pour qu’elle leur en achète). Je lui raconte les coopératives que nous avons vues au Burundi avec François qui pourraient être un modèle reproduisible ici (1 journée de travail par semaine/personne consacrée au jardin et partage collectif des recettes et ressources… A creuser avec Jonah. Difficultés avec les jardiniers de Laimbolo vu leur éloignement… Il faut absolument reprendre les productions vendables. Pour le CFP continuer les projets utiles (réfection de l’échelle du château d’eau du gîte, peinture etc.. accès à Ambohiponana Nord…) et surtout faire la promotion et la vente des serviettes hygiéniques lavables (en faire devenir auprès de ses chefs un su sujet d’examen, en faire faire la promotion par la direction régionale de la santé…). Elle me parle aussi des difficultés rencontrées avec son personnel (passent trop de temps à jouer sur leur téléphone…). En plus il faut qu’elle gère sa grossesse et son arrêt de deux mois prévu mi mars mi mai. On se revoit demain pour la fête de fiançailles de la fille de Jonah pour qui j’ai avancé l’achat du cochon ( 500 000 Ar remboursable par retrait sur salaires à venir).Vers 17h c’est au tour de Misa et Jacob de demander un prêt pour leur maison en chantier… Comme je pourrai l’écrire chaque jour c’est une perpétuelle course à l’argent pour alimenter les rêves les plus légitimes…Voahangy et Nonnie soudent les sacs de graines que je ramène, c’est bien joli ! Repas et douche et dodo… au fzit le frigo ne marche plus ce soir, le frigoriste revient demain tenter de le ranimer une nouvelle fois.


Vola et sa joyeuse grossesse devenue visible !

Elle m'emmène vers son bureau directorial, près du logement de Voahangy

Il y a eu des dotations ministérielles financées par des donateurs étrangers. Chaque directeur a été doté d'un grand canapé, d'un ordi et d'armoires métalliques.

Comme tout directeur on travaille sous le grand patron, même s'il est en campagne présidentielle comme en ce moment

Mme la directrice vue du canapé

Un gekko minuscule montre le bout de son nez sur le seuil du bureau

Atelier soudure à la bougie au gîte

Il faut de l'expérience pour ne pas faire fondre le film plastique sous la flamme de la bougie

A vous de reconnaître de quelles graines il s'agit ! Très très dur pour la seconde. Claudie t'as pas le droit de jouer !

 

jeudi 26 octobre 2023

Jeudi 26 octobre : Du directeur régional de l’eau, à Ambohimanarivo il y a un lien !

 Debout à 6 h avec les cloches du Sacré Cœur, il fait beau et il y a de l’agitation dehors, c’est jour du marché. Après un bon petit déjeuner je vais y faire un tour. Bizarrement c’est un marché qui perd de son dynamisme : moins de marchands et moins de marchandises à part les fripes. Le stand légumes des JVF est en ruines, j’en parlerai demain à Vola. C’est en plein la période des semailles alors j’achète avec Voahangy diverses graines souhaitées par Claudie (soja, arachides,haricots, paddy etc), il ne me manque pas grand-chose. A 8h30 le chauffeur d’ECAE est là pour partir à Antsirabe au rendez-vous du directeur régional de l’Eau. Terrible embouteillage à l’entrée de la ville qui nous retarde avant d’arriver chez Ayna (Jo) où nous est servi un petit déj digne d’un hôtel international. On file ensuite à la direction de l’eau où nous arrivons avec un quart d’heure de retard (« c’est très correct pour un rendez-vous malgache » me précise Sitraka). Le bâtiment est modeste et le directeur aussi. C ‘est un ingénieur hydrologue, jeune et brillant qui est allée jusqu'aux sources du nouveau réseau et qui parle un français remarquable (ça m’aide). Sitraka et moi lui exposons pourquoi il faut garder nos réseaux en dehors des soubresauts de la nouvelle recommandation du Ministère à cause de l’exemplarité de la gestion communautaire. Il est très sensible à nos arguments, nous écoute attentivement et nous propose de mettre en place un protocole qui respecterait ce type de fonctionnement (sans passer par le statut d’entreprise, piège à impôts). Avec Ayna et Siraka on n’en revient pas trop de cette victoire par sympathie. On se met d’accord pour rédiger et faire signer au plus vite (avant les élections) un document actant les prérogatives des gestions communautaires. Photo souvenir, clic clac, c’est dans la boîte. Cela a été un peu long (mais chaleureux) donc on file manger chez le chinois. Je les invite (15€ les trois repas et boissons) et nous voilà repartis. Embouteillage monstre à la sortie d’Antsirabe. Finalement nous arrivons vers 15h30 à Sahanivotry. Joseph nous attend pour traverser la rivière à gué (la pluie n’a pas encore fait trop relever le niveau de l’eau. De l’autre côté, Ayna et Sitraka en profitent pour regarder la passerelle effondrée et on file vers l’école où nous attend Raymond le maire et des habitants. Un peu avant on a vu une des bornes fontaine dont la maçonnerie était en phase d’achèvement. Émouvant ! Discussions sur les engagements, sur notre rencontre de ce matin qui va inévitablement impliquer le Maire etc etc. Tout le monde est content. Au revoir ému et retraversée (enlever chaussures, chaussettes, relever le pantalon et faire l’opération inverse après avoir pataugé pendant quelques mètres). Quand nous arrivons au gîte la nuit tombe presque, je les chasse amicalement pour qu’ils soient chez eux pas trop tard. Ouf quelle journée !

Mora mora (molo, molo) , une évidence malgache ou pas...

Producteur d'ail poussant sa production au marché

Protégées par des toile les gargotes font recette

Une marchande de graines

Vue d'ensemble du marché paysan

Le stand Anjou Mada en ruines

Devant, un bel étal de petit producteur

Dans le secteur des vendeurs de graines en cette période de semailles (c'est le printemps ici)


Merdouilles chinoises et friperie occidentale, tristes signes de modernité

Au fond du marché un nouveau forgeron retape les outils

Quelle musique !

Tout est prêt il ne manque que les clients §

Il est encore tôt, ça s'active dans es champs


Bdeaucou^p d'activité aussi sur le pont en construction

Fronton de la direction régionale de l'eau


Haut cadre de la fonction publique, il se doit d'afficher la photo présidentielle

L'équipe des négociateurs : Ayna, Sitraka, le Directeur de l'Eau et moi


Dehors toujours les magnifique jacarandas... 

On passe devant l'hôtel loué par Rajoel pour loger son QG de campagne de la région

Accueilli fraîchement je peux quand même prendre cette groupie en photo

En fait, pour l'instant c'est quasiment la seule équipe en campagne

Pendant ce temps, c'est toujours la queue aux distributeurs d'argent. Ici on paie surtout en liquide ou avec son téléphone 

Réfection de la route, on commence par bien refaire les canaux d'éboulement des eaux

chez le fournisseur de planches pour ECAE

C'est meilleur marché ici de près de 40 % pour ECAE

Il faut maintenant vite planter pour profiter de l'eau


Ouf, de vrais travaux de qualité sont entrepris pour réparer la route. Ouf !

Le fokontany de Fierenantsoa vu de la RN7

Merveille des verts des rizières en cette saison.

Contemplation de la passerelle manquante

Une borne fontaine  en cours de finition

Le tout beau lave mains

ECAE, Joseph et Raymond en discussion

Drôle d'invité dans cette réunion du hameau


Le chef de Fokontany ne tarit pas d'éloges  sur Anjou Madagascar. Sur cette douceur du soir, bonne nuit.


mercredi 25 octobre 2023

Mercredi 25 octobre : Journée avec la famille de Gabriel

Il fait très beau encore ce matin. Aujourd’hui Sitraka et Jo (qui préfère qu’on l’appelle maintenant Aina) Sitraka et Aina donc, viennent me chercher vers 10 h pour partir vers Antsirabe. Voahangy et Nonnie viennent avec nous pour quelques courses. Ce coup ci nous pensons à la bouteille de gaz (65 000 Ar env 15 €) au Shoprite. Tandis que Nonnie et sa mère vont de leur côté je vais avec les garçons dans la maison que Gabriel était en train de finir de construire pour sa retraite lors de son décès brutal en 2021. Située dans la commune d’Ambano à 5 km d’une vilaine piste d’Antsirabe, cette maison a été construite sur un terrain d’héritage familial. Un peu avant d’arriver on s’arrête voir une magnifique vigne avec des raisins en formation, jardin secret de Gabriel. Étonnant ! Odine, sa femme, sa sœur et le troisième fils nous attendent. Moment de grande émotion car je n’avais pas vu Odine depuis le décès de son mari. Elle tient à me faire visiter la maison. Immense maison avec une large dominante de blanc, des escaliers élégants et confortables, des balcons fleuris. De la terrasse du second étage on m’indique au loin, l’emplacement du tombeau provisoire de Gabriel, à côté du grand tombeau familial dans lequel il rentrera d’ici quelques années lors d’un retournement des morts festif et familial. C’est encore trop tôt me précise Sitraka. Odine adore les fleurs et en particulier les géraniums qu’elle bouture avec succès. Il y a des pots de fleurs sur tous les balcons et tout autour de la cour. Déjeuner très familial arrosé d’eau et de vins blanc et rouge pas mauvais du tout mais très sucrés. Nous évoquons pas mal de souvenirs de Gabriel et d’Henry. Nous avons parlé aussi des projets en cours et je demande des explications sur ce que j’ai entendu des perspectives de la nouvelle loi sur l’eau. Sitraka, qui le connaît bien, téléphone au directeur régional de l’eau et nous prenons rendez-vous pour demain 10 h afin qu’il m’explique tout cela dans le détail.Nous évoquons aussi la passerelle emportée par les flots à Ambohimanarivo, la gestion comparée de l’eau à Sahanivotry et Manandona… Et de la situation à Fierenantsoa très compliquée à leur goût à cause de l’attitude de Dada Menge et de son fils. Cela confirme bien mes impressions. Nous repartons vers 16h, il faut près de 30 minutes pour rejoindre la RN7 et retraverser Antsirabe. Embouteillage garanti quand nous arrivons à la sortie des ouvriers de la zone franche « L’aquarelle ». En passant devant l’université et l’hôpital payé par le Maroc je m’étonne de n’y voir aucune activité depuis deux ans. Normal, l’inauguration est bloquée depuis un différent qui oppose le président actuel et le roi du Maroc, donc il n’y a rien d’ouvert et les machines ultra modernes de l’hôpital ne servent toujours pas… Bien triste pour ceux qui en ont besoin. Ils m’arrêtent sur un petit promontoire lors du dernier « col » avant la descente sur Manandona, magnifique vue sur la vallée ! Repas tranquille à nous quatre (Voahangy, Nonnie, Noé et moi) et soirée paisible à raconter cette journée.

Magnifique exemplaire de papilio demodocus photographié devant le gîte ce matin

Il y a la queue devant Telma où Sitraka attend son tour (indice, file de gauche)

Juste à côté le chantier de réfection de ce groupe scolaire par ECAE (financement Telma fondation)

Les employés de Sitraka et Aina posent de nouvelles tuiles en béton fibrés résistantes au cyclone.

Tous les jours, des dizaines de gens se font photographier ici, pourquoi pas nous ?

Beaucoup de vendeurs de bois sur cette route piste...

Magnifique vue sur le site d'Antsirabe

Une demi heure pour parcourir les 5 km sans abimer la voiture, les zébus sont à peine plus lents

En contrebas c'est la pause repas, ce groupe a dû commencer la journée vers 6h du matin

La jolie vigne familiale

Et les grains de raisin en formation

Haut lieu de production de carottes, ici emballage traditionnel de bottes de 80 kg, cousues main.

Plus loin au fon, méthode moderne avec des sacs plastiques, mais la conservation est beaucoup plus problématique

Une tante, Sitraka, le frère cadet, Jacques et Odine

L'imposante maison dessinée et construite par Gabriel et ECAE

Taille du gazon entre les dalles

Et des fleurs partout !

Magnifiques orchidées jaunes

La tante, deux des trois frères et leur maman

Un fabricant de charrettes très utilisées sur ce chemin

Minuscule gargote toute voile dehors

L'école de police en jogging collectif et sonore

L'avenue de l'indépendance, vue vers la gare

L'échoppe la moins chère d'Antsirabe pour des contrefaçons de qualité (dixit Aina)

Le parking de l'entrée de l'Universté du Maroc, toujours désespérément vide

Quelle vue sur la vallée de Manandona !