samedi 5 octobre 2024

Vendredi 4 octobre : à Ampamehena hameau de Laimbolo

 Il fait froid ce matin (peut-être 10-13°C) et le temps est bien couvert. Après le petit déj Alizée part au Collège à la bibliothèque pour faire une longue séance d’animation qui me dira-t-elle se sera très bien passé avec des ados curieux et attentifs. Pour Anne-Marie et moi c’est moto direction le centre de Laimbolo dans le hameau d’Ambapehena. J’y suis déjà allé à pied mais cette fois Manitra et son frère nous y emmène sur leurs véhicules. Waou, quelles pistes ! Idéale est avec nous assise sur le réservoir de la moto de son oncle, bien cramponnée au guidon. Nous laissons les motos et continuons à pied pour rejoindre la ligne de creusement de l’amenée d’eau communautaire qui fera le tour supérieur des rizières. En tout 7 km de tranchée large de 60 cm et d’une profondeur qui varie de 6 m (oui) à 1 m. Ce matin sur le chantier il y a 31 hommes armés de leurs angadys (pelle malgache, et une barre à mine à taper dans la montagne. Le niveau est donné par une astucieuse utilisation du travail mis en eau précédemment. On est à 1630 m d’altitude. Ils travaillent de 7h à 12h pour 5000 Ar (1€) chacun et remplissent une feuille d’émargement, en cas d’absence on saura leur rappeler quand ils feront a demande d’utiliser cette eau amenée avec tant d’effort. On se déplace en direction de la passerelle béton construite par AM il y a quelques années pour aller voir l’espèce de petit aqueduc qui suit la partie qui avait été emportée par les pluies d’il y a deux ans. L’ouvrage est en finition de séchage et sera bientôt mis en eau. Le président de l’association de paysans me parle de nouveaux projets, je le renvoie à Manitra pour nous préciser leur nature et leurs coûts afin de les examiner. 

Nous poursuivons notre périple à pied vers l’école primaire dont nous avons refait une partie des bâtiments que nous avions inaugurés avec François. Accueil enthousiaste des enfants et des profs. 245 élèves en 6 classes. Les profs nous emmènent vers les deux salles de la vieille partie. Nous sommes bouleversé par leur état : murs lézardés par le tremblement de terre d’il y a quelques années, tôles percées par la grêle pas de plafond voligé, peu ou pas de mobilier etc etc. je demande aussi des devis pour examen de leur demande de ce coin vraiment bien oublié de tous (il y en a malheureusement bien d’autres). Départ en moto très émouvant au milieu des courses et des cris amicaux des enfants. Retour sur la piste improbable au milieu des herbes. Déjeuner puis un peu de repos… Pas plus de chaleur ! 

Dans l’après midi on ressortira au nord voir la borne d’eau n°4 (superbe état) et j’en profite pour montrer la fontaine (très souillée) en contrebas, au milieu des terrasses cultivées, où les villageois se servaient avant le réseau d’eau. Tout près il y a une « mine d’or » avec une galerie de plusieurs mètres d’où est sorti un sable très faiblement aurifère remué à la battée dans la rivière proche. Parfois le soleil y éclaire quelques paillettes. Non, étayées les galeries peuvent s’effondrer et ensevelir ceux qui y travaillent. Après le dîner on arrive à brancher mon ordinateur sur la télé et projeter quelques films sur Madagascar que je projette en France. Il est temps d’aller ce coucher après ce court et passionnant séjour car demain c’est le retour vers Manandona, avec ici des gens sincères et dévoués qui font marcher de beaux et bons projets…

Idéale en petit chaperon rose tente de réchauffer ses mains

C'est reparti en moto vers Ampamehena

Passerelle modernisée en béton en 2023, avant c'était des planches...

Magnifiques terrasses patiemment entretenues

Lieu prévu d'un futur barrage violemment contesté par les paysans .

Le chef de l'association des paysans qui construisent l'amenée d'eau

Descente sur le chantier

Le creusement du canal avance bien, mais quelle énergie ! Tout est creusé à l'angady

au fond l'arrivée de l'eau sert de niveau à la construction de l'ouvrage

Le registre d'enregistrement des travailleurs, il sert aussi de fiche de paye.

Petite pause pour grands discours. Je me fends aussi du mien, bien sûr

Quelques minutes de repos sont toujours les bienvenues.

Les pépinières de riz sont plus en retard ici, on est plus haut : environ 1650 m

L'impressionnante découpe de la colline pour faire passer le canal (plus de 6m de haut)

Le papango sorte de buse ou d'aigle voleur (entre autre) de poussins et redouté des paysans 

Nettoyage des restes de plantation de petits pois

L'aqueduc neuf payé par AM en cours de séchage

Le bébé bien couvert par sa maman qui a les mains toutes abîmées par le travail de la terre

Arrivée pour Marie Anne et moi à l'école  d'Ampamehena inaugurée avec François en 2022

245 élèves vraiment frigorifiés ce matin. Ils nous regardent avec curiosité, certains se rappellent de l'inauguration et dansent.

Le toit de la classe de maternelle constellé de trous de grêlons tant la tôle est mince.

La classe de préscolaire est dans un état pitoyable.


Comment faire classe dans un environnement pareil ?

 Nous quittons l'école sous les regards des enfants...

Retour à Laimbolo, on passe devant le poulailler des poules pondeuses. Elles prennent l'air à la fenêtre.

Écossage  des petits pois en famille et dans le froid vif.

La borne N°4 du réseau de Laimbolo avec ses décorations en quartz rose. Fonctionnement impeccable.

Les enfants nous suivent, il n'y a pas souvent de vahazas (étrangers blancs) dans le secteur

Avec sa faucille il vient de remplir son sac de Ray Grass planté dans une rizière comme fourrage en attendant la bonne saison pour replanté du riz.

Brèdes (sorte d'épinards) sous paille et plus loin des pommes de terre


l'entrée de la "mine" d'or sans étaissur une rive sablonneuse de la rivière. Danger mortel !

On voit bien ici l'échelle escamotable pour se prémunir des voleurs.

Le café est torréfié à la maison et pilé dans ce mortier.

chez Manitra les copains et copines d'Idéales jouent sur ce manège rudimentaire