Le soleil est revenu mais toujours pas la chaleur. Le papa de Manitra vient nous saluer, il nous parle de son asthme et c’est un peu compliqué de lui expliquer que nous n’avons pas de médicament adapté à son problème… Il nous parle aussi de ses poèmes de son souvenir d’enfant de la proclamation de la République Malgache etc etc Touchant personnage plein de bienveillance et de curiosité. Puis, les 3 motos étant là on fait nos adieux à la famille en faisant la rituelle photo souvenir. On commence la descente vers la route de la centrale, mais on doit faire demi tour rapidement car elle est coupée, c’est donc par la piste vertigineuse que nous descendrons. Ce que j’en avais dit faisait rêver Alizée, et bien on y est ! Ce matin la lumière est tout à fait extraordinaire et nos trois motos dévalent cette montagne dans des paysages vraiment inoubliables. Nous ne descendrons de nos montures qu’une seule fois pour passer une zone très risquée. Nos pilotes sont des artistes qui connaissent la piste par cœur, se permettant même de descendre en roue libre, moteur éteint pour économiser le précieux carburant. Près de 3/4 d’heure plus tard nous sommes à Sahanivotry, éblouis, sains et saufs. On avait acheté 30 œufs aux dames des poules pondeuses. transportés par Manitra dans son sac à dos, un seul sera légèrement fêlé à l’arrivée. Équilibristes en plus ! On repart au gîte dans le minibus de Manitra. Puis on se quitte rapidement car eux ils doivent refaire le chemin inverse et remonter dans la montagne. Quel dévouement ! Manitra me demande de devenir membre d’Anjou-Madagascar, je pense qu’on pourra le dispenser de cotisation après tout ce qu’il fait pour nous. On a aussi un peu parlé de politique locale. Il m’a dit que beaucoup de gens lui avaient demandé de se présenter à l’élection municipale, il se dit pas encore prêt… Raymond lui a dit qu’il le verrait bien lui succéder dans 5 ans s’il est réélu. Manitra avec son humour habituel a dit que l’électeur le plus difficile à convaincre serait une électrice : Aintra, sa femme !
Après le déjeuner et surtout après une bonne douche on se repose un peu et c’est vers 14h30 (au lieu de 14h) qu’on démarre la réunion des chefs de réseaux avec Augustin le responsable de la Commission Eau. Sont présents aussi Dada Menge et son fils (les « techniciens »), Stanislas, Marie Anne, Alizée. Noé (le fils de Voahangy, parfaitement francophone, revenu de Tana) me servira de traducteur neutre, au moins je serai sûr que mes propos ne seront pas trahis et les réponses bien traduites. Tous les responsables ne sont pas là. Tant pis. Le téléphone malgache leur racontera la réunion. J’explique la procédure qui va être mise en place : réparation du réseau Fierenentsoa par ECAE, formation de deux réparateurs, paiement à l’acte fait et certifié. Nouvelle gestion, carte de paiement certifiée par le chef de fokontany… Il faut expliquer et réexpliquer. Les 6 réseaux suivront un par un si ils sont d’accord pour suivre ce protocole avec engagement auprès d’ECAE que nous mandatons pour cette tâche (j’ai tenu compte des réponses à mon mail auprès du CA). J’ai aussi enregistré la réunion, mais pris par l’enjeu je n’ai pas pris de photos. Les plus perdants sont les « techniciens » qui voient perdre leur fromage de 130 000 Ar mensuels qu’ils percevaient depuis des années sans trop se démener (3 interventions par semaine sur un total de 100 bornes, pas trop loin). Ils font la gueule. Mais bon, Augustin me dit qu’il est d’accord, Stanislas aussi. J’apprends qu’une autre triche existait : un chef de borne déclarait 8 familles mais il percevait pour 10 ou 12 se mettant les cotisations dans sa poche. Le système de carte devrait empêcher cela. Mot d’ordre : faire disparaître les très mauvaises habitudes et retrouver une gestion bénéficiaire pour assurer un entretien complet, rapide et de proximité. Plus de deux heures parfois tendues… ouf. Dans la cour, les groupes se reforment et je sens que ça échange ferme entre les pour et les contre… on verra bien. On doit se revoir avant de partir pour qu’ils réfléchissent d’ici là. Après ce sera à ECAE de jouer. J’ai préféré la descente à moto de ce matin ! Il fait toujours aussi beau, les dames font un tour de marché et je reste avec Noé parler de ses études et de sa préparation au concours d’entrée de l’école Polytechnique de Tana : plus de 5000 candidats pour 300 places. Il me montre des tests (tous en français) qui contiennent des erreurs… ça promet !
Bon dîner et au lit tout le monde ! (Marie Anne vient de relire mon texte et valide mon compte rendu de la réunion)
Petite remarque : les photos de paysage qui suivent seront bien sans doute bien fades sur un écran de téléphone, regardez les plutôt sur celui d’un ordinateur vous pourrez alors en apprécier les détails...
Devant la maison avec la famille... Pour une fois en trichant, je suis plus grand que Manitra Il ne me reste plus qu'à prendre place à l'arrière de la moto 1. Dans le sac à dos de Manitra (moto 2) mis en ventral il y a 30 œufs frais ! On ne va pas loin avant de faire demi tour ! C'est reparti, plein ouest Une des premières bornes fontaines du réseau Sahanivotry centre (2019) Après la grisaille d'hier la lumière est magnifique Mais la piste est très piègeuse et nécessite une attention de tous les instants Vue vers le nord de Sahanivotry, au fond la plaine de Manandona Les cultures en terrasses sont ici difficiles d'accès Après le barrage l'eau s'écoule en larges cascades Au milieu on voit le Collège, le Lycée et le marché de Sahanivotry Vers le nord, la plaine fertile de Manandona Rester sur la piste en jetant un coup d'œil vers le sud de Sahanivotry La piste est plus large et creusée dans la terre rouge. On rattrape nos compères ! Le fokontany d'Ambohimanarivo, lieu du chantier en cours Oups, ne pas oublier de contourner le trou... Ambohimanarivo Les œufs sont toujours intacts, protégés par Manitra Partie nord d'Ambohimanarivo Ambohimanarivo La piste est bien visible à flanc de colline On vient de franchir un pierrier où les passagers ont du descendre des motos Sahanivotry Comme dans un couloir creusé dans la latérite Bon courage pour la remontée en poussant les vélos C'est fini, nous voici dans le centre de Sahanivotry Les motos rentrent au bercail et nous finissons à pied, ça détend après la descente ! Le samedi c'est souvent jour de lessive et les petites filles sont mises à contribution. Nous ne passons jamais inaperçus Est-ce que le danger n'est pas plus grand finalement sur la route ? 300 m plus bas, près du goudron, la vie n'est pas la même Voilà le retour au gîte, une très importante réunion nous attend dans 3 h...